La crise sanitaire a plongé la totalité du monde dans une immense réalité virtuelle. Les interactions sociales sont devenues digitales, la consommation, l’école, les loisirs mais surtout les échanges intrafamiliaux ont été totalement dématérialisés. Qui aurait pu songer un jour que notre monde serait privé de ses libertés les plus fondamentales : circuler, interagir, échanger librement ?
La situation inédite du confinement a bouleversé certaines de nos pratiques élémentaires en faisant du numérique son principal allié. La consultation médicale s’est travestie en téléconsultation, la sortie hebdomadaire s’est matérialisée par le téléchargement d’une attestation, le télétravail s’est massivement répandu. Si le retour à la « vie normale » pouvait laisser penser à une reprise des activités physiques, le déconfinement a accéléré encore plus la course au tout numérique. Se prémunir en s’équipant de masques s’est matérialisé par le téléchargement d’un coupon de retrait, aller travailler a imposé de circuler en ayant préalablement téléchargé une attestation. Nous sommes donc passés au « Tout numérique » en un temps éclair et surtout précipité.
Boom numérique
D’après un rapport de Médiamétrie, en France, le temps de navigation aurait augmenté de plus d’un tiers durant le confinement. La dématérialisation a pris une ampleur considérable dans les foyers français, démontrant la nécessité vitale d’être équipés et surtout connectés.
Cette situation a donc fait apparaître d’énormes inégalités, sans internet = pas de masques, pas d’examen médical à distance, pas de maintien de la scolarité, pas de télétravail, impossibilité de demander des aides, consulter ses comptes etc. et les exemples ne manquent malheureusement pas. Un quart de la population aurait donc été privée de ces dispositions fondamentales faute de pouvoir se connecter !
Des inégalités à la pelle
Prendre un billet de train est devenu impossible sans Internet, d’autant que la SNCF a depuis peu instauré un système de « Premier arrivé, premier servi ». La dématérialisation des billets de train s’étant opérée 10 ans auparavant, celle-ci s’est accélérée depuis le 11 mai dernier au profit d’automates et applications digitales.
La médecine a également dû se digitaliser. Durant le confinement, Doctolib, la plateforme numérique leader des téléconsultations médicales a atteint les deux millions et demi de RDV durant le confinement ! Fait frappant, parmi la patientèle, rares ont été ceux de plus de 50 ans ! Cette fracture numérique accentue encore plus les inégalités.
La scolarité n’est malheureusement pas en reste. La digitalisation de la scolarité s’est également accélérée durant la pandémie, augmentant de ce fait les inégalités scolaires et sociales. Ceux ne possédant pas d’ordinateur à la maison ou ne pouvant se connecter, ont donc été privés du maintien de leur scolarité.
La société du tout digital a donc privé – et continue de priver – une partie des français non équipés, ou tout simplement mal à l’aise avec les outils digitaux sans oublier les réfractaires à l’idée d’être constamment connectés – surveillés. L’accès au monde numérique leur est donc refusé. Cet illectronisme – néologisme désignant l’illettrisme numérique – est malheureusement loin d’être un fait isolé. Beaucoup de français en souffrent et quel que soit le milieu social. L’illectronisme touche les jeunes, les personnes âgées, mais aussi les salariés en entreprise. C’est un véritable problème de fond. La part de ces français déconnectés est loin d’être anecdotique. En 2019, on recensait plus d’un individu majeur sur 5 !
Chez OPEN’M, nous œuvrons pour aider celles et ceux qui se voient privés d’accès à ces besoins fondamentaux. Nous facilitons les démarches afin d’améliorer les conditions de vie de chacun en rendant le quotidien plus serein et plus assuré.