Retraite progressive : “Lever le pied” les deux dernières années

Quelles sont les conditions ?

Deux ans avant leur âge légal de départ à la retraite, les salariés peuvent demander à leur employeur une retraite progressive. L’objectif : travailler à temps partiel dans l’entreprise tout en percevant en complément une partie de la retraite (de base et complémentaire) (1).
Par exemple, si Yves réduit son temps de travail à 60% (21 heures par semaine), et touche donc 60% de son salaire, il percevra en plus 40% de sa pension de retraite progressive. Une fois à la retraite, la pension d’Yves sera recalculée, en tenant compte de ses droits acquis à
temps partiel. C’est une bonne façon de “lever le pied”, tout en continuant à cotiser pour ses trimestres et ses points de retraite complémentaire ! Le salarié peut même cotiser sur la base d’un temps plein pour accumuler le maximum de points.

Les conditions (2). L’accès à la retraite progressive peut se faire au moins 1 an et jusqu’à deux ans avant l’âge légal. Il faut avoir au moins 60 ans et partir au plus tôt deux ans avant son âge légal de départ, lequel est relevé progressivement à 64 ans par la réforme. Ainsi une personne née en 1964 a un âge légal de départ de 63 ans, et peut partir en retraite progressive dès ses 61 ans. Pour les personnes nées en 1968 et après, la retraite progressive peut être demandée à 62 ans.

Il faut également avoir cotisé 150 trimestres (les trimestres de service militaire, maternité, chômage, ou rachetés, comptent). Enfin, le bénéficiaire doit travailler entre 40% et 80% d’un temps complet (soit entre 14 h et 28 h hebdomadaires pour la durée légale de 35 h).
Le salarié doit en faire la demande à son employeur au moins 2 mois avant la date d’effet envisagée. L’employeur a 2 mois pour répondre, et en cas de refus devra justifier de l’incompatibilité du temps partiel avec l’activité économique de l’entreprise. La retraite progressive est suspendue si le bénéficiaire repasse à temps plein ou si le contrat de travail s’arrête.

(1) Les retraites de base et complémentaire sont calculées selon le nombre de trimestres acquis à la date de la retraite progressive (en général avec des trimestres manquants).
(2) La retraite progressive était déjà accessible aux salariés, artisans, agriculteurs, industriels et commerçants. La réforme l’a ouverte aux fonctionnaires sédentaires, aux agents des régimes spéciaux et aux professions libérales.

Retraites : Réforme le point sur les premiers décrets